mardi 31 janvier 2012

Née en Suisse et vit au Québec depuis 1996.
A complété une première formation en céramique création d'objets à l'École des arts appliqués de Genève en 1990 et une maîtrise ès art à l'UQAM en 2000. A à son actif plusieurs expositions individuelles et collectives tant en Europe qu'au Québec et est récipiendaire de plusieurs prix et bourses.



Exposition - À découvert, Galerie Art Mûr, Espace 6, octobre 2011







             Une figure étrange surgit du vide comme une phrase brève et saisissante.


Par le collage et le dessin, l’exposition À découvert met en rapport des forces contradictoires incarnées par trois figures, le Géant, la Mère à l’Enfant et le Cheval. Chaque figure met en scène une bataille, sans vainqueur ni vaincu, entre force contraignante et force sauvage, entre ce qui s’érige et ce qui chute, entre enveloppement et arrachement. L’œuvre ainsi s’articule autour du passage et du lien.

Les collages sont constitués de fragments d’images extraites de magazines. Ces images sont représentatives du corps dans sa vitalité complexe : corps-épiderme, corps-pelage, corps-végétal, corps-fonction (lutteur, militaire, chirurgien), corps-multiple (foule), etc. Le travail joue sur le rapport entre réel et imaginaire. Certaines parties d’images restent reconnaissables et d’autres, sorties de leur contexte et ré-agencées, changent de nature et de fonction. L’approche de la matière, tantôt incisive par le découpage, tantôt crayeuse ou onctueuse par le tracé du crayon ou de l’argile sur le carton, fait appel à deux domaines qui inspirent ma démarche : la médecine et l’archéologie.  Ainsi, le geste agit comme une creusée dans le temps, tantôt dans le corps comme sous le scalpel d’un chirurgien, tantôt dans la terre pour dégager au pinceau une icône enfouie.  Pour développer la démesure et la matérialité déjà sculpturale des images sélectionnées au départ, certains collages ont été transposés à grande échelle et réinterprétés par le dessin sur des panneaux de carton montables et démontables. La monumentalité des dessins a pris forme dans un espace d’atelier relativement restreint. Paradoxalement, cette inadéquation est devenue une composante essentielle du processus de création et a fait de l’atelier l’incubateur d’une énergie phénoménale amenée à se déployer. 


Gabrièle Fontana
Montréal, le 14 octobre 2011



Chair a canon, 2011
Argile, crayons, peinture acrylique sur carton
220 x 220 cm

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